Thomas Pavie, Marc-Édouard Gautier, Thomas Rouillard et Guy Trigalot
BROCHURE DES JOURNÉES PAVIE 2020
Angers et sa région constituent une référence en matière de végétal avec les nombreuses structures qu’elles abritent : Végépolys, l’Office communautaire des variétés végétales, le Muséum des Sciences naturelles avec 82 000 planches d’herbier numérisées (sur le site : www.recolnat.org/fr/), l’Arboretum comprenant notamment un herbier de plus de 350 000 échantillons ce qui en fait la collection la plus importante du Grand Ouest, l’École Nationale d’Horticulture, la Société d’Horticulture d’Angers et du Maine-et-Loire, etc.. Il existe également des fonds anciens d’horticulture aux Archives départementales, à la Bibliothèque municipale d’Angers, à l’UCO…
Pour sa neuvième manifestation annuelle, l’Association des Amis de Victor et Théodore Pavie, en partenariat avec les Lyriades de la langue française, la Bibliothèque municipale d’Angers, le Muséum des Sciences Naturelles d’Angers et la Ligue Protectrice des Oiseaux de Maine-et-Loire a organisé conférences, présentation d’ouvrages rares et visites guidées durant trois jours sur ce thème.
Marc-Édouard Gautier, conservateur en chef des bibliothèques et directeur adjoint de la Bibliothèque municipale d’Angers, accompagné de Thomas Rouillard, attaché de conservation au Muséum des Sciences Naturelles d’Angers et responsable des collections botaniques, ont ainsi présenté des pièces (herbiers, manuscrits et carnets de botanistes, gravures, flores et éditions savantes) des magnifiques collections naturalistes conservées dans les fonds patrimoniaux de la Bibliothèque et dans les réserves du Muséum. Ces ensembles attestent de la notoriété de la ville d’Angers en matière de végétal.
Les communications illustrées de Thomas Pavie et Guy Trigalot, de l’Association des Amis de Victor et Théodore Pavie se sont déroulées à l’Institut municipal dans le cadre du cycle de conférences organisé par les Lyriades de la langue française.
La première dresse le portrait de Louis Pavie, maire-adjoint de la ville d’Angers, en charge du Comice, imprimeur et ami de botanistes, l’un de ceux qui ont permis la (re)naissance de l’Académie d’Angers sous le titre de « Société d’Agriculture, des Sciences, et des Arts d’Angers ». Il a édité des flores et des livres savants sur les oiseaux, les mollusques du Maine-et-Loire allant jusqu’à déterminer des appellations.
La seconde évoque, Victor, son fils aîné, l’un des tout premiers disciples et intimes de Victor Hugo, prompt à défendre les patrimoines culturel et naturel. Il fut notamment un botaniste amateur éclairé, herborisant régulièrement et signant dans les revues savantes locales plusieurs textes littéraires inspirés de ses excursions. Dans un écrit daté de 1850, Le dernier homme des champs, Victor Pavie, désormais retiré en Anjou, décrit précisément son sentiment face aux bouleversements sociétaux et économico-industriels que connait son siècle. S’il fait bien sûr référence au mythe rousseauiste de l’homme naturel et dénonce un progrès coupant l’homme de cet état originel, il expose surtout une conception globalisante du monde, proche de celle de la « naturphilosophie » allemande. Cette approche spirituelle, nourrie de ses connaissances scientifiques en sciences naturelles et de son engagement religieux dessine une véritable attitude écologique avant l’heure.