« David d’Angers et la famille Pavie, une amitié à toute épreuve »
C’est sur les bancs de l’École centrale d’Angers que le célèbre sculpteur David d’Angers (1788-1856) rencontra Louis Pavie (1782-1859), qui devint plus tard imprimeur et directeur des Affiches d’Angers, maire-adjoint et co-restaurateur avec d’autres notables de l’Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts d’Angers fondée en 1685.
À cette époque, Pavie, de six années son aîné, avait joué le rôle de protecteur auprès de Pierre-Jean David, parfois aux prises avec les brimades de camarades mal intentionnés. Malgré des opinions politiques divergentes, David républicain et Louis davantage attiré vers les idées monarchistes, nouèrent des liens d’amitié indéfectibles.
La reconnaissance de David envers son ami et sa famille se manifesta à de nombreuses reprises, notamment en emmenant avec lui en Angleterre Victor et Théodore, les jeunes fils de Louis, à la rencontre de Walter Scott ou lorsque le sculpteur proposa à Victor de l’accompagner pour un long séjour à Weimar auprès de l’illustre Goethe afin de sculpter le buste monumental que l’on peut aujourd’hui admirer à Angers.
C’est encore David d’Angers qui accueillit Victor à Paris lorsque ce dernier entreprit des études de droit. Le jeune homme se sentait extrêmement fragilisé par son déracinement et David lui avait alors apporté le réconfort nécessaire, l’hébergeant et lui faisant connaitre tous les artistes de la capitale dont, bien sûr, nombre de romantiques.
Les échanges épistolaires entre David et son épouse Émilie et chacun des membres de la famille Pavie, durèrent toute leur vie, témoignant de leurs relations intimes et fidèles. Les réalisations des uns pour les autres attestent également de cette chaleureuse proximité : Louis et Victor rédigèrent ainsi plusieurs textes, articles et discours en hommage à David ; David, de son côté, fit entre autres, le buste de Louis et les médaillons de Victor et Théodore.
Évoquer les relations de ces deux familles permet de jeter un regard vivant sur l’époque romantique, les liens entre la province et la capitale ainsi que sur l’activité artistique du temps.